2015 stand der Berner Jura vor der Frage, ob die Region im Parlament noch vertreten sein würde. Nach fast vier Jahren Amtszeit gilt es für mich kurz eine Bilanz zu ziehen. Wie wichtig ist die Präsenz der berner Frankofonen in Bundesbern?
 
Voici quatre ans, le Jura bernois s’est mobilisé avec succès au-delà des frontières partisanes pour maintenir sa présence au Parlement et j’ai aujourd’hui le privilège de porter la voix de la région au plan fédéral. Grâce à une avance de plus de 4’000 voix sur tous les autres candidat(e)s de la liste UDC au Conseil national dans le Jura bernois, mon score personnel m’a permis de décrocher un siège au Conseil national en huitième position sur neuf élus.
 
En tant que partie francophone du deuxième plus grand canton de Suisse, en tant que région industrielle à la pointe mondiale dans de nombreux domaines, et en tant que région au cadre naturel préservé, le Jura bernois joue un rôle fort dans le canton de Berne. C’est notamment grâce à notre région que Berne est un canton pleinement bilingue. Cela n’est toutefois jamais un acquis évident, même si un statut particulier est ancré dans la Constitution cantonale.
 
La discussion régulière sur la présence d’au moins une personne du Jura bernois au Parlement fédéral montre que l’ouvrage doit sans cesse être remis sur le métier. La non-réélection de Jean-Pierre Graber en 2011 montre aussi que cette présence n’est nullement garantie, même si elle avait été un fait sans interruption depuis 1848.
 
Après presque quatre ans au Conseil national, je peux affirmer que le Jura bernois sait faire entendre son point de vue. Que ce soit spécifiquement sur le dossier de la question jurassienne, ou dans toutes sortes de dossiers qui touchent la région, la présence d’un relais direct auprès du pouvoir législatif fédéral revêt une grande importance.
 
L’exemple de la motion au sujet des maîtres d’apprentissage en période de chômage partiel que j’avais déposée et qui a été acceptée définitivement cette année montre aussi qu’un projet porté par la région peut s’imposer au plan suisse. L’idée développée par la Chambre d’économie publique régionale d’apporter un soutien spécifique aux entreprises industrielles qui forment des apprentis a finalement convaincu une majorité malgré l’opposition du Conseil fédéral et de l’administration.
 
La possibilité d’influer sur les décision politiques de manière indirecte est également précieuse. Grâce à la pression d’une motion et au travail des acteurs du bilinguise biennois et cantonal, l’affichage de l’autoroute A5 qui contourne Bienne sera finalement bel et bien bilingue suite à une toute récente décision de la Conseillère fédérale Simonetta Sommaruga. De nombreuses rencontres formelles et aussi des discussions informelles avec l’administration et les responsables politiques que j’ai en partie pu faciliter et mettre sur pied ont porté leurs fruits.
 
Ce bilan très positif montre qu’il est à la fois symboliquement essentiel et concrètement utile que le canton de Berne compte au moins une représentation francophone au Parlement. Je m’engagerai cet automne pour que cela perdure, et espère pouvoir être accompagné d’au moins une autre personne parlant la langue de Molière.
 
 
Manfred Bühler, Membre du comité BERNbilingue